« We kill people based on metadata »
L’usage des métadonnées pour le profilage et le ciblage sont utilisés par l’armée américaine depuis la guerre en Afghanistan, et se sont répandus depuis, partout dans le monde
Le Général Michael Hayden, ancien directeur de la CIA et de la NSA, le 7 avril 2014
« We kill people based on metadata »
Cette formule pour le moins abrupte, venant d’un (sémillant) haut-fonctionnaire américain, a médusé le public du prestigieux « Foreign Affairs Symposium »… et durablement marqué les esprit.
À raison.
Car l’usage des métadonnées pour le profilage et le ciblage sont utilisés par l’armée américaine depuis la guerre en Afghanistan, et se sont répandus depuis, partout dans le monde.
Il a fait des progrès spectaculaires en 10 ans, qui ont de quoi ébranler les esprits les plus optimistes.
Comme le soulignait récemment le géopolitologue Henry Kissinger, ces technologies font courir un risque sérieux de prolifération et laisse entrevoir beaucoup de scénarios catastrophe.
C’est pourquoi la défense de la vie privée est cruciale.
C’est pourquoi les chercheurs en cryptologie, les fournisseurs de messageries sécurisées, et les entreprises de cybersécurité sont devenus des acteurs majeurs de la protection de notre démocratie.
C’est aussi pourquoi le respect du RGPD et de la protection des données par l’ensemble des parties prenantes de la société le sont tout autant.
La CNIL, d’abord conçu pour protéger les Français contre les excès du pouvoir central (suite à l’affaire du fichier « SAFARI du Ministère de l’Intérieur en 1976), fait, depuis, face à une prolifération spectaculaire de la menace :
⭕ Le capitalisme de surveillance a trouvé son acmé avec l’affaire Cambridge Analytica mais se poursuit aujourd’hui
⭕ La surveillance de masse par des puissance étrangères, alliées ou ennemis, des ressortissants européens s’accentue avec le durcissement des relations internationales
⭕ Le détournement des données numériques personnelles par les acteurs privés et publics, à des fins lucratives, demeure un risque permanent à mesure que la société se « digitalise »
Pour autant, nous sommes loins d’être démunis face à ces menaces.
Un acculturation et une prospective lucide (qui ne se focalisent pas uniquement sur des scénarios « Black Mirror ») sont d’ailleurs absolument nécessaires pour éclairer le public. Ce sera l’objet d’une de nos prochaines publications.
Si l’on peut “tuer des gens sur la base de leurs métadonnées”, on peut aussi les éclairer, les soigner et les former, sur cette même base.
Si l’on peut affaiblir la démocratie sur la base de Big Data, on peut aussi la renforcer par un usage prudent et intelligent.
La sauvegarde d’un espace numérique fiable et protégé est, qu’on le veuille ou non, l’un des plus grands enjeux du XXIème siècle.
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À propos de Kissinger :
https://blog.alyghieri.com/p/comment-les-applications-militaires