Le rapport de Mario Draghi sur la compétitivité fait réagir jusqu’aux États-Unis
Les défenseurs de la dérégulation prennent le rapport en exemple pour les USA, tandis que les adversaires des GAFAM font peu de cas « des vues théoriques d’un banquier central qui n’y connaît rien. »
Qui aurait cru, après les passes d’arme entre Elon Musk et Thierry Breton que le patron de X saluerait un jour le travail de l’Union européenne ?
« Des leaders de l’industrie, dont Elon Musk, ont salué le rapport Draghi comme une correction bienvenue de la posture réglementaire de l’UE, qui s’est de plus en plus concentrée sur des géants technologiques américains comme Google, Apple, Meta — et X, la plateforme de Musk. »
« En effet, le rapport attribue une grande partie du « fossé de productivité » entre l’UE et les États-Unis au secteur technologique, avertissant que « la position réglementaire de l’UE à l’égard des entreprises technologiques freine l’innovation ».
« Le rapport cible en particulier la vaste législation sur l’intelligence artificielle en Europe, la loi sur l’IA, ainsi que ses règles révolutionnaires en matière de protection des données, le Règlement général sur la protection des données (RGPD), en avertissant que « leur complexité et le risque de chevauchements et d’incohérences peuvent saper les développements dans le domaine de l’IA ».
Mais tout le monde ne partage pas l’avis d’Elon Musk.
« Matt Stoller, critique éminent des géants technologiques et directeur de la recherche au sein du groupe de défense des libertés économiques américaines, estime au contraire que les dirigeants gouvernementaux doivent rejeter les conclusions de Draghi. Il conteste l’idée que l’Europe a été trop agressive. »
« Vous devriez d’abord vous fier à la réalité empirique et non aux vues théoriques d’un banquier central qui n’y connaît rien », a-t-il ajouté.
Sur son blog (suivi par plus de 120 000 personnes), Matt Stoller cite la décision historique du juge Leonie Brinkema contre Google :
« L’essence du droit antitrust est d’essayer de maintenir le système en fonctionnement en reconnaissant qu’à certains moments, certaines entreprises peuvent devenir trop grandes pour leur propre bien, qu’elles s’auto-détruisent, ou que la technologie peut devenir si dominante qu’elle écrase tous les autres éléments où l’innovation pourrait se produire. » (États-Unis contre Google LLC, 2023)
L’article du Washington Post
Le blog de Matt Stoller :